La semaine dernière, SIC tv,
chaine portugaise d’informations, a présenté à ses téléspectateurs un reportage
sur l’Angola d’aujourd’hui. Réalisé à l’intérieur du pays, ce documentaire dont
le contenu reflète exactement le vécu de l’Angolais dans sa vie de chaque jour
a été également vu par plusieurs milliers de téléspectateurs à Luanda. Moi,
c’est sur internet (http://sic.sapo.pt/) que
j’ai pu le regarder. Je l’ai trouvé intéressant et interpellant. « Angola, um pais rico com 20 milhôes de pobres » est le titre de
l’œuvre télévisée. Contrairement au reportage diffusé par TVI il y a deux ans,
exaltant en termes irréels et pompeux le soi-disant progrès social en Angola,
le document présenté par SIC tv retrace,
à mon humble avis, une autre réalité, celle des hommes et des femmes qui vivent
dans la misère et n’ont plus peur de dire la vérité. C’est à Chavoka,
Catumbela, Lobito et Benguela que Sic tv a réalisé ce reportage plein de
récriminations.
Au lendemain de la présentation de
ce document, les réactions ne se sont pas fait attendre. Un des arguments de
contestation officielle pour discréditer la chaine Sic tv est la négation des
statistiques présentées par la télé portugaise. Heureusement que le ridicule ne
tue pas. Comment peut-on contester des chiffres qui sont publiés par des
organismes internationaux auxquels appartient l’Angola ? 80% des élèves du
primaire n’atteignent pas le niveau secondaire ; 60% de la population
n’ont pas accès à l’eau potable ; 90% des habitations ne disposent pas du
nécessaire pour l’hygiène basique ; 3% seulement du budget sont alloués à
l’Éducation et 5% à la Santé. Présentés de cette manière, ces chiffres sont
mortifères pour le pouvoir, mais ils ont la vertu d’indiquer à quel résultat est arrivé un pays riche dans le
processus de paupérisation de sa population. D’ailleurs, présentement, dans la
liste des pays en voie de développement, l’Angola tient la queue avec la
Birmanie, le Zimbabwe et le Swaziland. Ces chiffres sont aussi le résultat de
la mauvaise gestion de la chose publique et du détournement de fonds publics qui,
à la rigueur, peuvent servir d’exemple dans un quelconque manuel
d’économie dont le titre serait « Comment paupériser un pays
riche ». Sur un total de 188, l’Angola occupe la 149° place en termes de
développement humain (IDH) ; l’espérance de vie est de 52 ans ; le
taux de mortalité infantile est de 101 bébés sur 1000 (un taux supérieur à
10%) ; seulement 167,4 enfants sur 1000 atteignent l’âge de 5 ans
(16%) ; le décrochage scolaire de 68,71% dans l’enseignement primaire
ouvre la voie à l’analphabétisme.
Quant à la pauvreté, les
statistiques indiquent que 43,4% de la population vivent avec 1,25 dollar par
jour, soit 38 dollars par mois. À l’intérieur de cette population, une nouvelle
classe a vu le jour, celle des travailleurs pauvres. Ils sont 56,4% et vivent
avec 2,00 dollars par jour. Ceci signifie que le travail et l’emploi ne
concourent plus à l’éradication de la pauvreté. Au contraire, cette valeur
fondamentale qu’est le travail a perdu tout son contenu, et condamne une
importante frange de la population au désespoir, la pire condamnation qui
puisse exister dans le monde. Devant cette vérité, nous les Angolais devons
dénoncer tous ceux qui manipulent, comme un certain camarade dont je préfère taire le nom, attaché de
presse à l’ambassade de l’Angola à Lisbonne, les chiffres pour donner une meilleure
image de notre pays à l’étranger. L’Angola doit être vu tel qu’il est avec ses
insuffisances afin nous puissions les surmonter. C'est pourquoi je m'évertue à dire la vérité dans toutes mes analyses. Tous ceux qui croient en Dieu savent que la vérité affranchit. S'atteler à dire la vérité ne fait pas de
moi un opposant au régime de Dos Santos. Si je prends le risque de publier ce
qui fait mal à nos dirigeants, c’est parce que j’estime qu’il est de mon devoir
d’informer mes concitoyens et les amis de l’Angola. Mon but n’est pas de
renverser le régime et de prendre le pouvoir. Je n'en ai pas les moyens. Par mes écrits je veux susciter
le débat et éveiller les consciences. Si nous étions plusieurs à accomplir ce devoir, nos concitoyens nous seraient très reconnaissants.
Honni, soit qui mal y pense.
Je vous laisse
ces liens pour qu’ils enrichissent votre recherche.
Sobamasoba,
l’analyse politique qui informe.
Eduardo Scotty
Makiese.
C'est une hont pour la classe dirigeante angolaise. C'est pour cela qu'il y a 3 ans j'avais lancé une pétition pour demander au Pape d'excommunier ces dictateurs qui sont à la tête de kleptocratie voraces qui constituent de véritables frein au développement de leurs pays: Dos Santos de l'Angola, Nguema de Guinée équatoriale, Mugabe du Zimbabwe, Biya du Cameroun et Sassou du Congo.
RépondreSupprimerMalheureusement, je n'ai pas pu obtenir les 200 signatures que je cherchais: Mais, avec une grande surprise j'ai pu constater que rien n'est perdu encore car il y a des gens qui signent. La dernière signature date d'il y a un mois.
La voici: https://secure.avaaz.org/fr/petition/Sa_Saintete_Pape_Francois_Excomuniez_5_dictateurs_africains/?pv=3
Comptez sur moi pour faire passer le message à tous mes amis.
Supprimer